• Les électrons flous portent bien leur nom: impossible d'avoir une photo nette! Le photographe n'avait ni flash, ni pied. C'est comme de demander à un aveugle cul-de-jatte de prendre des photos et de prendre son pied en même temps...

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    Difficile de parler à chaud d'un spectacle... Il y a eu quelques couacs, bien sûr (l'écran oublié sur scène pour le diaporama, quelques répliques oubliées, balbutiées, le doigt pointé sur Créon de Hémon en jeu d'ombre qui n'était pas supposé faire rire) mais nous avons quand même joué dans une belle dynamique. Quant au public, nous l'avons senti très à l'écoute, et plutôt bienveillant. Mon rêve n'était donc pas prémonitoire: personne ne nous a dévorés... Les retours de nos amis et connaissances ont été plutôt favorables - mais faut-il vraiment se fier aux éloges de ceux qui ne viennent que pour le plaisir de nous voir? Difficile de faire la part des choses entre ceux qui ne disent rien mais sourient des yeux et ceux qui vous complimentent beaucoup mais ne peuvent s'empêcher de lancer des "Mais c'était exprès que tu n'aies pas le même jeu et le même masque que les autres dans le choeur?" 

    Il y a eu aussi quelques réserves, notamment de ceux qui s'attendaient plus à une comédie comme "La mouche du coach" ou "Le marchand de bonheur"... Et puis mon masque, que j'ai eu la bêtise de recouvrir de fond de teint... Du coup, on a cru que je n'avais pas de masque, contrairement au reste du choeur. En revanche, S.  a cru que c'était bien vu, étant donné que j'avais un jeu très différencié du groupe, beaucoup plus "fanfaron". Les deux avis montrent que je n'ai pas joué collectif, à l'opposé du choeur antique, personnage à part entière et à une seule voix... Ce sont pourtant dans les scènes de choeur que je me suis le plus amusée avec les autres. Dans le jeu des interprétations, personne n'a raison, personne n'a tort. Il faut laisser reposer la sauce "parfumée au sang tzigane de Slovéquanie", attendre les réactions à froid de ceux qu'on a appris à reconnaître sincères et objectifs. 

    Enfin, nous avons passé de bons moments, avant le spectacle. Plaisanteries et badinages pour tromper le stress et le trac du style: "Pour atteindre la lune, vise le haut du réverbère" (sic) Pourtant, aucun d'entre nous ne visait la lune, ni même le haut du réverbère... Plaisir aussi de retrouver après le spectacle des personnes qu'on aime et qu'on n'a pas vues depuis trop longtemps: X. (ancien électron), V. et son fils G. beau danseur, à la palabre faconde, et venant d'obtenir son statut d'intermittent du spectacle... Chlolune, aussi, qui n'a pas aimé le spectacle et ne l'a pas caché d'une moue charmante mais qui était juste venue (de Nîmes) serrer dans ses bras sa tataadoréequiluirendbien. Ma soeur, ancien électron également, qui nous avait fait des chouquettes pour avant le spectacle, mais qu'elle n'a données qu'après. Me souvenir de tout cela quand tiraillée par les affres de l'angoisse, je dirai "C'est la dernière fois que je joue, cette fois-ci, vraiment!"

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    Quant aux photos floues, elles seront bientôt remplacées par d'autres clichés nets pris par un photographe professionnel... Cela donnera peut-être lieu à un commentaire aux contours moins flous sur "Petits jeux entre frontières" des Électrons Flous...

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  • Shakespeare a écrit une comédie intitulée "Beaucoup de buzz"... Ne confondez pas buzz et bug. Bug signifie "insecte" et si vous voulez connaître l'origine de ce mot pour désigner une erreur informatique, faites un détour vers cet article  sur le site baluchetirium : ça parle d'une mite qui se brûle les ailes en s'infiltrant à l'intérieur de l'un des premiers monstres de l'informatique Marc 1: un dinosaurdinateur de cinq tonnes, quinze mètres de long et deux mètres cinquante de hauteur. Un simple insecte rend muet un géant. Grâce à Grace, la fée mathématicienne, et sa pince à épiler,  l'histoire se termine bien. C'est un récit très poétique et très court.

    Quant à buzz, qui signifie "bourdonnement", celui de l'abeille ou celui d'un ordinateur, plus qu'un terme de marketing c'est devenu le mot à la mode pour désigner une rumeur, un retentissement médiatique, notamment autour de ce qui perçu comme étant à la pointe de la mode (entrée du mot dans le Larousse 2010), bref du bruit pour rien. Donc Shakespeare aurait intitulé sa comédie "Beaucoup de buzz". Où est-ce que je veux en venir avec ces histoires de mites, d'abeilles, de bugs et de buzz? Je n'en sais plus trop rien. Ça bourdonne dans ma tête, un insecte s'est infiltré dans ma machine, qu'il s'appelle trac, angoisse ou adrénaline et ça fait beaucoup de bruit pour rien... ou pour pas grand chose. Demain, nous ne jouons pas une pièce de Shakespeare et aucun monstre ne nous attend pour nous dévorer. On ne dira pas La pièce a fait un énorme buzz pourtant je voudrais qu'aujourd'hui soit après-demain.

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  • Le cahier de textes en ligne n'est pas un cahier de textes parce qu'il n'y a pas de textes. À peine quelques lignes portant la trace d'une séance de cours et les devoirs et les leçons pour les cours suivants. Le cahier de textes en ligne est un outil pour les élèves, qui ne voient plus l'intérêt de noter les leçons sur leur propre agenda, pour les parents, qui peuvent surveiller et punir (rejetons et enseignants) et un pensum pour les profs comme moi, un peu brouillons... Je dois absolument remplir ce fameux cahier de textes - laissé en suspens une semaine avant les vacances - et sur les deux établissements mais je remets toujours au lendemain du lendemain. Je me prends à rêver de transformer ce cahier de textes en ligne en véritable cahier de textes avec des textes à lire, articles ou simples billets d'humeur. Je me prends à rêver d'en faire un blog collectif avec mes élèves de troisième. Chacun à tour de rôle livrerait chaque jour son texte.  "Aujourd'hui, la prof. nous a demandé d'à portée apporter une photo de nous. On doit écrire dessus, enfin je veux dire, pour l'expression écrite. On doit se rappelé rappeler les circonstances dans lesquelles la photo a été prise. L'ennui, c'est que j'ai oublié la photo alors la prof m'a demandé de rédiger le cahier de textes pour aujourd'hui. Je regarde le blanc de la page et je pense à la neige. C'est pas juste, on est les seuls en France à n'en avoir pas eu. Basile vient de me lancer un message: "tu ten sors biens". Basile il est nul en orthographe mais... Attends la prof passe derrière mon dos, il faut que je ponde quelque chose, elle y tient à son cahier de t..." Je rêve, je rêve et il faut absolument que je remplisse le cahier de textes en lignes.

    derniers billetsL'ancêtre de l'ordinateur, la machine à écrire du grand-père de P.

    Bon, qu'est-ce que j'ai fait avec les sixèmes? Construction d'une grille de critères pour évaluer l'oral des contes, chacun doit raconter (et non lire) un conte de son choix.

    Avec les cinquièmes, introduction au roman de chevalerie et lecture du premier chapitre de Mickaël Morpurgo, Le Roi Arthur.

    Avec les quatrièmes...

     





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  • Aussi sèche qu'un os de seiche, je peine à trouver des mots, de simples mots, bien chauds permettant de lutter contre le froid qui m'envahit. Hier, après une répétition catastrophique, la dernière avant la première (samedi) où nous n'avons pas réussi à trouver l'énergie pour jouer ensemble. Même les mots nous ont fuis, nous avons eu des trous gigantesques. Des gouffres, des abîmes... Notre metteur en scène n'a cessé de nous faire reprendre chaque scène, chaque déplacement. Personne n'était juste, rien n'est en place. Cette nuit, bien sûr, un cauchemar. Nous jouions toujours aussi mal, et l'on nous attendait pour nous bouffer tout crus. Le théâtre était un banquet et nous étions la nourriture. Le public avait installé une grande table et quelques spectateurs (que j'ai reconnus) se retroussaient déjà les babines, se délectant d'avance du festin.

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    Le thème des Impromptus "J'ai vu les crocs de la terre" ne cesse de me tourmenter sans que je parvienne à mettre en forme l'image de mes monstres. Il m'est alors revenu en mémoire le merveilleux poème de Verlaine, contemporain des "Fêtes Galantes" et dont voici le début: 

    J'ai rêvé d'une bête affreuse et d'un grand nombre

    De femmes et d'enfants et d'hommes que dans l'ombre

    D'une nuit sans étoile et sans lune et sans bruit

    Le monstre dévorait ardemment, et la nuit

    Était glacée, et les victimes dans la gueule

    Du monstre s'agitaient et se plaignaient, et seule

    La gueule, se fermant soudain, leur répondait

    Par un grand mouvement de mâchoires.

    Conclusion provisoire: quand on n'a rien à dire, mieux vaut relire nos monstres sacrés et nos poèmes préférés, tel "Le Monstre" de Verlaine. Je vous en livre la fin:

    Et le sang dégouttait, tiède, le sang humain,

    Tiède, avec un bruit lourd de pleurs sur le chemin,

    Lourd et stupéfiant, dans l'infâme nuitée

    D'une exécrable odeur laiteuse et fermentée...

    Mes narines... Tel fut mon rêve... J'ai crié.

    - Et je ne me suis pas encore réveillé.


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  • Le masque n'a plus d'élastique et je ne peux cacher mon visage derrière. Il faudra pourtant demain entrer en scène. Ne pas rejoindre le choeur  des pleureuses. Pourtant pleurant la fin des vacances, l'arrêt de cette belle vitalité, de l'écriture qui revenait, un peu. Ce blog même. Déjà, je me force à taper ces quelques lignes, si médiocres. Pourtant, le ciel était si beau ce soir. 

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    C'est L. qui a pris les photos, côté passager. Pour lui examens, cette semaine. Il porte bien le masque de l'impassibilité, il se protège des angoisses de sa mère, ou il les a piétinées dans son for. Demain n'est pas encore là. Regarde le ciel, la route aussi. Si je partais? Loin ou ailleurs. Sans destination. Vivre au jour le jour, la nuit vire le jour. L'heure n'est pas encore au rêve, ni à la fuite.

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    Seule la lumière fuit, rien n'est net. Contours flous d'une tristesse sans réel objet. La nuit ne tombe pas, elle monte des profondeurs de la terre ou des pensées moroses de chacun en ce dimanche soir, cette veille de rentrée. Sur les ondes, les chansons font pleurer, même les plus gaies.

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    Marseille, nuit presque complète, Notre-Dame de la Garde illuminée en face de nous. Déviation par Saint-Charles. Le bas du Panier. Un rat trottine sur le trottoir de la rue des Phocéens, pas du tout angoissé. L. déposé. Repartir en sens inverse, cette fois-ci par l'autoroute du littoral. Pour voir la mer, les ports, les lumières. Les photos dans la tête, cette fois-ci. Penser au masque de Dionysos pour demain.


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