• Point de départ. Point d'arrivée alors? Non pas un point comme un pas, un vrai point d'où l'on pourrait partir. Je ne te suis pas. C'est normal, je ne suis même pas partie, je n'ai pas de point de départ, donc pas d'itinéraire, donc... Oh, sur un autre ton s'il te plaît, je ne suis pas l'un de tes élèves. Je ne parle pas ainsi à mes élèves et puis fiche-moi la paix, je ne te parlais pas, je pensais tout haut. Pouvais pas deviner, tu ferais mieux d'écrire plutôt que de t'efforcer à penser. C'est toi qui me dis ça? Oui c'est moi, mais tu m'as tellement répété que lorsque tu écrivais, tu ne pensais pas que lorsque tu te mets à parler, bêtement je crois que ça s'adresse à celui qui est en face de toi, donc moi. Je préfère me taire, tu me fatigues, là.  ... Tu veux pas m'aider à trouver un point de départ? ... Arrête, Valentin, de faire la tête, s'il te plaît, donne-moi un mot, une expression, n'importe quoi. Lampedusa. Lampedusa comme point de départ? Comme point de départ, comme point d'arrivée, comme point de non retour, comme tu veux, mais tais-toi, j'essaie de suivre les infos, là, tu vois.


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  • Mais où vont les pages quand elles s'envolent?

    J'avais presque terminé de rédiger un billet intitulé "Sur quel pied danser?" lorsque la main droite a glissé malencontreusement sur une touche la faisant disparaître à tout jamais. Le "commande Z" n'a rien donné, rien restitué. Cette fois-ci ce n'était pas la main heureuse, mais la main vengeresse de n'avoir pas fait l'objet de l'éloge d'hier. Deux mains gauches, donc. Oh, ce n'était pas un chef d'oeuvre, ma page, loin de là mais tout de même. Peut-être que toutes ces pages qui s'envolent, jamais lues, quelque part, se réunissent et fomentent un complot contre un auteur paranoïaque. Elles écrivent peut-être un magnifique roman qui réapparaîtra un jour sous l'oeil incrédule de celui qui tape ces lignes. Il le lira avec un sentiment de déjà lu, sans état d'âme sélectionnera le tout et d'un "ctrl X" le rejettera vers.

    Tout ça pour ça? Il y a des soirs comme ça.


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    Regarder la main heureuse, celle qui a su tirer les ouvrages dont on avait besoin parmi les milliers d'autres de la bibliothèque. La propriétaire de la main heureuse a cru bêtement que ce n'était que le hasard. Maintenant elle regarde ses mains qui ont tenu les livres et se demande Laquelle est-ce?La droite probablement mais bizarrement c'est l'autre qu'elle regarde. La gauche, la maladroite, justement, elle l'émeut plus que l'autre, celle qui écrit, celle qui porte la fourchette à sa bouche, celle qui caresse et qui ne fait jamais une faute de frappe.

    La main gauche porte une bague à chaton d'ambre. Que fait-elle cette main? Elle sait tenir un livre, tout comme la droite qu'elle accompagne souvent dans cette tâche. Elle l'accompagne aussi sur le clavier de l'ordinateur mais elle fait plus de fautes de frappe, va savoir pourquoi... Sinon, la main gauche a du temps libre; elle profite souvent de l'inattention de sa propriétaire pour aller rendre visite à son ami, le sourcil gauche. Elle le salue en le prenant dans le bon sens du poil. Il est souvent en bataille contre des moulins à vent. Se fait du mauvais sang pour l'œil qu'il chaperonne, blanchit avant l'heure. Ouvrir l'œil et le bon, dit-il toujours. Malheureusement, il n'est pas sûr d'avoir le bon. D'ailleurs quelle expression idiote. L'autre, le fermé, ouvre d'autres portes. Et s'il veille, en tout cas ce n'est pas pour rejeter autrui, comme le bon, le paranoïaque qui ne supporte qui vive. Le mauvais œil ne maudit rien d'autre que le bon œil, l'œil ouvert comme un monstrueux nombril. L'œil ouvert soi-disant sur le dehors de soi, sans voir, l'imbécile, que le danger vient d'ailleurs. Peut-être d'à côté. L'œil gauche sourit de tous ses cils: sous la paupière battent des rêves de conquérant et de roi borgne.

    Voilà tout ce que raconte le sourcil gauche à la main gauche. Cela l'inquiète, cela finira mal, c'est sûr. La main gauche le quitte à regret. On l'appelle pour épauler main droite qui doit couper les ongles des pieds. Là aussi, elle en aurait à raconter, mais bon pied bon œil, elle se rend docile à sa tâche: maintenir le pied -est-ce le bon?- en place pendant que main droite fait son travail. Aujourd'hui, c'est elle, la main gauche, la main heureuse.


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  • derniers billets

    C'est la reproduction d'un tableau de Celeste qu'elle a la gentillesse de me faire partager avec vous. Il faut absolument lire le récit qui l'accompagne et visiter par la même occasion le site...

     

     


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  • Boulangerie du village: une montagne de bugnes abondamment recouvertes de sucre glace, pour tenter le chaland. Le chaland vieillissant en mal d'enfance se laisse tenter. Cent grammes?demande l'accorte boulangère. Le chaland opine du chef, savourant d'avance les doigts poisseux à lécher un par un et le gôut du sucre sous la langue et la pâte fondant au fond du palais et le rituel recommençant avant que la bugne précédente n'ait dévalé le long toboggan de l'oesophage... Mais où est passée ma balance? demande l'accorte boulangère. Où il l'a mise encore? Interdit, le chaland arpente des yeux la minuscule boulangerie, la vitrine, le comptoir. Non, il ne la voit pas non plus. La boulangère interpelle le boulanger qui débarque goguenard de l'arrière-boutique. Qu'est-ce que tu cherches encore? La balance, elle était là. Le boulanger avise la minuscule balance blanche sur le comptoir blanc en même temps que le chaland et la boulangère. Il appuie un clin d'oeil complice au chaland: A quatre heures, il serait temps d'ouvrir un oeil, madame la Boulangère. La boulangère au chaland: C'est lui qui me dit de la poser près de la caisse et il la change de place. Ils prolongent le spectacle encore cinq minutes, comme ça, pour le plus grand plaisir du chaland. Il en a pour son argent, le chaland. Deux euros pour une double gourmandise. Ces deux-là s'aiment assurément, pas le genre à se donner des beignes. Oui, facile, facile, je sais... Pour me faire pardonner, voici une liste des appellations des bugnes, autre gourmandise rabelaisienne dénichée sur un site dédié à la bugne.

     

    Étymologie :

    "Bugne" est dérivé du mot "buigne" qui signifiait "bosse" en vieux français. Ce terme est également à l'origine du mot Beignet, qui désigne finalement toute pâtisserie passée à la friture.

    Ce type de préparation détient le record du plus grand nombre d'appellations différentes. Ainsi, selon les régions et les recettes on trouve : bugnes, bougniets, beugnons, bignettes, beignes, croquignoles, crottes d'âne, jambes de brebis, culs renversés, rondiaux, oreillettes, fantaisies, noeuds d'amour, crottes de masque, chochis, roussottes, rousseroles, bottereaux, tourtisseaux, foutimassous, bachiquelles, miquelins, baisers de jeunes filles, merveilles frivoles, golottes, pognons, roubignaux, briffauts, jacques, panisses...
    La Bugne a même passé les frontières de l'Europe occidentale puisque l'on a retrouvé en Pologne le Faworki, qui lui est en tout point semblable.


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