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    Fleurs nez

    derniers billetsderniers billetsderniers billetsHier théâtre, aujourd'hui vélo, demain théâtre. Après la côte, la descente. Récompense et avant-goût des vacances après le marathon des bulletins et des dernières corrections. Mais hier, theâtre et clowneries grâce au petit festival des Rocantines et au "Théâtre du Vide". Jacky et François, les deux régisseurs nous ont superbement éclairés et ont fait preuve d'ingéniosité pour le diaporama des Roms.

    Peu de public à 14 heures, même en commençant avec un quart d'heure de retard et apparemment on attendait plutôt une comédie. Applaudissements peu nourris mais quelques moments que j'apprécie de plus en plus: lorsque je suis Hannah et que j'explique à Valentine la coutume quand l'un des nôtres meurt et que je suis rejointe par mon fils Ismaël, et que nos deux voix se chevauchent un moment sur "alors les hommes"... C'est un petit moment magique, je suis supposée ne pas voir arriver P. derrière mon dos, et d'ailleurs je ne le vois pas, et je sais, je ne doute jamais qu'il sera là au bon moment à prendre la parole sur la mienne... le moment aussi que je goûte, est celui où assise de dos à l'avant-scène, je regarde les autres jouer Antigone de Sophocle en ombres chinoises sur le rideau. C'est très agréable de jouer à être spectatrice. D'autant plus que cette scène -avec les aléas de la technique toujours différente d'une salle à l'autre- n'est jamais la même et réserve toujours des surprises. Donc je suis vraiment spectatrice.

    Le soir, j'étais encore spectatrice d'un joli défi. Deux comédiens de chacune des onze troupes ont joué dans un ordre aléatoire une scène tirée de textes d'Hélène Parmelin Le contre-pitre (entrées de clowns) éd. C. Bourgois ,1973. Malgré le manque de temps (chaque troupe a tiré au sort la scène à jouer il y a quelques semaines à peine) l'ensemble était d'une grande qualité. J'ai particulièrement apprécié la scénographie de deux clowns qui commençaient la scène de dos comme à la fin d'un spectacle en se servant du rideau puis se retournaient face public: alors ils posaient leur nez sur une grande tige plantée dans un pot de fleur à hauteur de leur véritable nez. Ensuite ils allaient chercher des plate-bandes de fleurs-nez-rouges. Un moment très poétique qui servait un texte qui ne l'est pas moins et un beau jeu d'acteurs. Bref, un bon moment.

    Je ne sais pas si l'esprit saint s'est posé sur nos têtes mais Dionysos et Apollon étaient dans la salle hier. La Pentecôte demain encore avec du théâtre.

      


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    après le pont de pluie, traversée de nuages

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    De la salle 111, le Luberon

     

    Salle 111, lundi matin, entre M2 et M3 (deuxième heure et troisième heure de la matinée), récréation pour les sixièmes. J'aère la salle de classe, jette un oeil par la fenêtre, sur le Luberon. Comment voulez-vous que les enfants travaillent avec une vue pareille?

    La prof d'espagnol qui a la troisième A juste avant moi, le lundi en S2, m'a raconté la difficulté qu'elle a eu à les réveiller et la naissance d'un joli néologisme: il s'agissait pour les élèves de trouver le verbe correspondant à une vignette représentant un jeune couple avec une cigogne. L'un d'entre eux a suggéré "cigogner" et j'en ai profité pour lancer mon cours sur les formes en -ant (participe présent et adjectif verbal): je vous propose de commencer le cours en cigognant... Quelques yeux se sont arrondis, une main s'est levée: ça existe vraiment, ce verbe, madame? Bien sûr, vous n'arrêtez pas de cigogner de jolies perles que vos profs enfilent pour en faire des colliers... Quant aux quatrièmes, baisser d'un ton a au moins le mérite de les faire rire pendant tout le dernier cours de cette journée - heure la plus longue de la semaine pour moi. Rempli les bulletins de deux classes, bientôt les conseils, le brevet et les vacances pendant lesquelles je pourrais peut-être cigogner un beau roman...

      

     


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    derniers billetsderniers billetsPieds dans l'eau tout ce long weekend. Ascension de la Quille sous les nuages, entre deux averses. Passer entre les gouttes vendredi pour trouver le soleil deux cents kilomètres plus loin. Rire en famille. En profiter pour mettre les pieds dans l'eau de la piscine. Seulement les pieds, car le reste serait présomptueux. Revenir le soir sur routes mouillées. Le lendemain, essuyer de nouvelles averses, pour se retrouver sur les planches devant une salle quasi déserte. Recevoir un vent glacial et jouer sans plaisir. Nous n'étions pas dans le bain cette fois-ci. "Petits jeux entre frontières" du parking et voiture presque embourbée. Pieds dans l'eau et tête dans les nuages le dimanche matin. Promener les chiens dans une garrigue étonnée et qui commence à goûter la pluie. Dernières copies de l'année à corriger: là encore nouvelle douche froide: ils n'ont rien compris à Knock et ça vous chatouille ou ça vous grattouille (avec un "t") ne les fait pas rire. Le vélo n'a pas roulé. Le rhume tient la grande forme et on ne refusera pas un bon thé.

      

      


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    Un autel dédié à la naturederniers billetsderniers billets

    la table d'orientation pour voir ce qui est invisible dans les nuages

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    derniers billetsderniers billetsderniers billetsderniers billetsHier, belle balade avec L. après la pluie. La Quille est un ancien oppidum situé à quelque cinq cents mètres d'altitude et qui dorénavant sert d'observatoire pour la surveillance des incendies. Pour l'heure, aucun signe de feu, ni d'incendiaire. Odeur verte de la menthe écrasée sous nos pieds mêlée à celle salée des genêts. Aucun son, sinon celui de quelques oiseaux pressés de faire sécher leurs ailes mouillées. Après une petite marche sur une côte très pentue, on se serait crus dans une toile de Caspar David Friedrich, on se serait crus en fait ailleurs que là où l'on était, loin de la Porvence. En contrebas, on entendait bêler les moutons. A la recherche de la source de Gachardie, près d'un chêne vénérable, une souche fait songer à un autel dédié aux forces de la nature, tant le lieu en semble chargé. Revenir sur ses pas, jeter un oeil à la table d'orientation, décrypter le paysage dessiné aux couleurs fausses et y superposer le vrai aux couleurs réhaussées par la pluie. S'emplir de tout cela, emmagasiner le mouillé, les odeurs, les nuages pour les jours sans, les jours secs, l'été caniculaire. Redescendre jusqu'à la boulangerie en ruine, puis le parking. Revenir pour repartir.

      

      


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    Pas photogénique, elle refuse de se laisser prendre en photo. Elle se fond, transparente, du gris du ciel dans les feuilles de la bignone. Pudique, elle ne laisse rien transparaître du plaisir qu'elle donne au sycomore et au mûrier. Ne me lasse pas de la regarder, la pluie, de la humer, de l'écouter. Elle invite autant à la lecture qu'à la délaisser, à lever toujours le nez pour voir si elle est toujours là. Pourtant on a envie de temps qu'elle s'arrête ou de la prendre en photo en pleine chute, mais elle est toujours plus forte. Elle s'enfuit, elle s'égoutte, il est déjà tard et le ciel blanchit.

      

      


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