• en nos actions accoutumées

    derniers billets

    Me sens jamais aussi vivante que lorsqu'il vente et rafale ainsi. Pluie ne saurait tarder, housses et coussins des chaises de jardins à rentrer. Rien ne presse car ne pas se priver de l'euphorie de tout rentrer au dernier moment, grosses gouttes éclatant de rire sur nos corps pressés. Ciel interne plus clair.

    Dimanche dernier, à Paris, traînant  ma valise et de douces pensées entre deux états, entre un aller et un retour; dans la rue de l'Abbé-de-l'épée, avant de traverser la rue saint Jacques, un coup de vent et un coup d'oeil sur la gauche ont suffi pour me transporter dans l'univers d'un rêve récurrent que je n'ai pas fait depuis longtemps. La perspective de la rue Saint-Jacques déserte, s'ouvrait sur un ciel de mer avant de voir la mer. Jadis, je rêvais souvent à ces tours en voiture dans les villes des bord de mer (la Manche) de mon enfance avec ces rues qui débouchent sur la mer, et cette joie très forte de la voir bientôt, la mer. Je suis restée longtemps au feu rouge pour graver cette vue en moi et surtout cette sensation de l'enfance.

    J'ai continué mon chemin, longé des jardins, avant de retrouver un admirateur de la poésie de Du Bartas et qui m'a fait rire aux larmes - là aussi pure joie de l'enfance - en me racontant ses pérégrinations entre Amiens et Saint-Petersbourg. Plus tard, il m'expliquera en toute simplicité malgré sa très belle place d'agrégé de haute lutte conquise, la phrase de Montaigne contre laquelle j'achoppe depuis dimanche: En nos actions accoutumées, de mille, il n'en est pas une qui nous regarde. Montaigne, Essais, I, chap. XXXIX "De la solitude".

      


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :