Marathon des bulletins trimestriels, conseils de classe, corrections brevet et avec tout ça, spectacle et répétitions de la troupe, stage yoga... Saisir ce pont de l'Ascension comme une traversée en plein vent, fouettée par les averses,  car côté bulletin météo, c'est pluie verte, enfin qui reverdit tout ce qui dernièrement avait tendance à rire jaune.

Donc, buller chez soi à rédiger ce billet après avoir rédigé les appréciations des bulletins des élèves de troisième A. Ne sais pourquoi, m'oblige à faire un minimum des corvées et du labeur qui m'échoit avant de me consacrer au plaisir de rédiger ce billet. Car plaisir il y a à rédiger sans culpabilité (d'écrire pour moi au lieu de corriger copies ou saisir notes élèves) sans censure, sans limite et sans enjeu - sinon celui de toucher quelques proches -de coeur sinon de corps - casque sur les oreilles, écoutant le dernier Thiefaine "Suppléments de mensonge" - pas vraiment joyeux mais ne sais pourquoi ces textes pas vraiments gais me réjouissent, peut-être simplement parce qu'ils sont bons et justes...

Ce soir répétition pour le spectacle de samedi... Pas d'angoisse pour l'instant mais déplaisir à jouer dans la ville où sied le collège que j'aime le moins cette année: élèves suragités et bruyants, pas vraiment d'affinités avec les collègues... Parce que je le veux bien, raisonne ma vilaine voix raisonneuse et narquoise (Tiens, ça faisait longtemps que je l'avais pas entendue celle-là); elle a sûrement raison, en partie, je n'ai pas fait de grands efforts pour m'y sentir bien, dans ce collège, préférant l'autre... Celui où je suis comme chez moi, et pas seulement parce qu'il y a un amphithéâtre où l'on peut faire du théâtre avec les élèves; pas seulement parce que ça fait quelques années que j'y fais des remplacements à l'année et que j'apprécie un grand nombre de mes collègues - en particulier les plus jeunes qui font des enfants juste pour que je puisse les remplacer pendant leur congé-maternité; non, pas seulement parce que le collège est situé au milieu d'une pinède pas encore complètement assassinée (tous les ans quelques arbres sont abattus pour satisfaire le principe de précaution); non pas seulement pour tout ça, seulement parce que après toutes ces années d'errance, j'ai envie de poser mes valises dans ce collège (loin d'être idéal qu'on se rassure) mais avec la suppression de postes chaque année et le forcing du rectorat pour imposer des heures sup. aux profs qui n'en veulent pas, bref, peu de chances que je puisse y avoir un poste fixe. Ce soir, répétition, demain réunion famille, après-demain spectacle, dimanche: miracle: rien. Entre temps quelques bulletins santé-météo-élèves et des billets à lire sur les blogs amis...