• S'ennuager très noir, menacer des yeux, s'éclaircir, menacer des sourcils, verser quelques gouttes pour faire croire à une averse, et puis recommencer, les gouttes en moins. S'emmitouffler dans les écharpes d'automne. Décider d'entrer doucement dans l'hiver.

    élargir le cercle -3- ou le cri de la brosse à dents

    Pas le coeur d'élargir le cercle pour les cyclistes du mercredi. L'envie cependant de profiter de l'absence de l'astre pour faire des images des nuages qui s'amoncellent. Prendre la voiture au lieu du vélo et élargir le cercle, comme en repérage. Emprunter un petit bout de la nationale vers Aix, et tourner à droite après le viaduc dans le chemin de la Rose, longer les arcades. Se laisser surprendre par la présence de maisons individuelles dans l'arc de cercle de pierre. Tourner encore à droite aboutir à un cul de sac.

     

    élargir le cercle -3- ou le cri de la brosse à dents

    Le nom de la maison fait penser à une série diffusée à la télévision dans les années 70: "Noëlle aux quatre-vents" (marquant chez la narratrice la construction du fantasme de l'enfant adoptée, juive qui plus est, lecture à la même époque du Journal d'Anne Frank ). S'arrêter au pied des arcades moussues pour faire une image romantique en espérant que l'éclaircie s'enténèbre... Peine perdue, il fait de plus en plus beau.

     

    élargir le cercle -3- ou le cri de la brosse à dents


    Chemin Saint-Donat sud, puis nord, éviter l'autoroute, se retrouver dans l'à-peu-près (ne pas vraiment savoir où l'on se trouve mais savoir qu'on n'est pas vraiment perdue) et un paysage de la Picardie. Les noms conservent pourtant l'accent du sud. Déboucher soudain sur la route du colonel Bellec et retrouver la boucle habituelle. 

    Continuer à élargir le cercle tant qu'on y est en prenant la direction du village de Couteron. Tenter d'apprécier la difficulté de la pente à vélo, des faux-plats. Entrer dans le village de Couteron et entrapercevoir la Sainte emmousselinée de brume.

     

    élargir le cercle -3- ou le cri de la brosse à dents


    Trouver le village charmant et s'étonner de ne pas l'avoir visité plus tôt. Repérer un bar restaurant intitulé "L'abreuvoir" à deux pas de la traverse des Quatre-pas. Décidément charmant. Se dire finalement qu'on traitera le sujet sur le cri de la brosse à dents plus tard et qu'on mettra des images en plus grand nombre pour palier pénurie des mots de la semaine. Aujourd'hui.




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    Si les matins, l'hiver montre son petit bout de nez rose, les après-midis jouent encore aux jeux des grandes vacances. Alors, on délaisse les copies, on sort le vélo et on laisse le nez nous mener par le bout. Élargir le cercle de nouveau. 

     

    élargir le cercle -2-

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Couloir C du collège, à 7h37 ce matin. Nuit blanche pour la lune et toujours pas sommeil. (moi, si, nombreux cauchemars, réveils en sursaut). 

    élargir le cercle -2-

    Contourner le rond-point pour éviter le cercle vicieux. Élargir le cercle du dernier itinéraire. Aviser un chemin à droite qu'on emprunte pour aboutir à un champ. Repartir donc et retrouver le chemin de la Présidente.élargir le cercle -2-


    Croiser celui de la Gantesse et celui de la Trevaresse. Se gargariser de ces noms, les prononcer à voix haute, en insistant sur les sifflantes. Étirer la bouche. Étirer la boucle. Appuyer sur les pédales. Rouler de nouveau sur du connu. Admirer les verrrières, en face des moutons. Des serres dans un magnifique parc, sans rien dedans que le soleil.

    élargir le cercle -2-

    Croiser de gros quatre-quatre dépassant allègrement la vitesse autorisée. Se dire qu'il faudrait songer à prendre une carte d'identité en cas de pépin. Songer également à l'achat d'une carte et d'un petit instrument permettant de savoir le nombre de kilomètres parcourus, même si ce n'est pas la performance qui est visée. Espérer l'hiver pour moins transpirer. Retrouver l'avenue Madeleine Bonnaud. 

     


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  • arrondir les angles15 H 15: fin décevante d'un récit de voyage, l'envie vague de faire quelque chose le disputant à celle de ne rien faire du tout, en tout cas l'impossiblité de lire ou d'écrire, l'été ne se décidant pas à dire C'est un bon jour pour mourir, poussent à prendre le vélo pour un petit tour. Rien de tel pour se vider la tête, se donner du coeur à. Rue de la Touloubre. Rue de la Gare. Route du Colonel Maurice Bellec, direction... aucune en fait, pas de but, juste quitter le plus vite possible la route départementale pas trop fréquentée encore à cette heure par les quatre-roues mais quand même un peu trop à son goût - elle gêne lorsque une voiture derrière vrombit toute la rage contenue de son conducteur piaffant d'impatience de la doubler au plus vite... Chemin de la Gantesse, à droite. Elle prend, pressée de s'éloigner de la civilisation. Elle vient de traverser à pied, en cheval et à vélo la Sibérie, la Mongolie, la Chine, le Tibet jusqu'à l'Inde - et même par procuration plus que jamais besoin de nature. Chevaux placides dans de grandes herbes, oiseaux criant dans le ciel, tout lui rappelle ses origines animales. Elle transpire à grandes gouttes. La tête se nettoie. Les pensées ne cherchent plus à former des phrases. Le faux-plat lui rappelle l'oubli trop fréquent des jambes. Le nez enregistre les odeurs printanières, s'affole. Calme, calme, disent les yeux. arrondir les anglesTout va bien, elle est là, la Sainte, dans l'aura polluée de l'air trop chaud, mais toujours aussi fière de sa victoire. La bouche, fermée pour une fois, ne dit rien, n'avale rien, aimerait bien boire mais bon, elle a compris depuis l'aventure de l'insecte avalé, elle se tait. On s'est chargé du minimum: juste l'appareil photo, même pas d'eau. Pas de montre non plus. Commence à se dissiper le malaise du rêve matinal. L'étude de la nouvelle de Maupassant, "Coco", avec les quatrièmes, a dû jouer mais pas seulement. Ce n'était pas le cheval qui mourait dans le rêve, c'était une proche, une soeur.

    Se vider la tête, donner du coeur. Elle pédale. Elle laisse le chemin des Prés à sa droite. Elle continue tout droit. Une petite route qu'elle n'emprunte jamais en voiture. Elle sait qu'elle doit tourner à droite à un moment. Pour revenir au point de départ. Jouissance de ne pas reconnaître l'endroit, si près de chez soi. Jouer à se faire un peu peur. Jusqu'à se perdre? Retrouver des points de repère familiers. arrondir les anglesLe pont du chemin de fer avec le virage en épingle à cheveux.

    Oxygène dans la tête et le coeur. Recommencer à penser sans le vouloir. Penser au retour. Penser à Élargir le cercle - titre présagé pour une série d'été jamais entreprise- et sourire en pensant au périple -plutôt un rectangle dont on aurait arrondi les angles. Elle imagine une nouvelle rubrique Élargir le cercle. Faire des périples de plus en plus longs. En vélo. De plus en plus de kilomètres. Revenir au point de départ. Rendre compte de l'essentiel sur etsansciel du périple, du cercle élargi après avoir vidé la tête. Tête, jambes, coeur. Phrases de plus en plus longues, retour à la fiction. Combien de temps tiendra-t-on? Et l'hiver? Elle verra bien. Elle sourit en revenant au point de départ, la petite zone industrielle; elle lit:arrondir les angles








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