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une vie de chien
Omer (1998-2011) est mort ce matin. S'il a souffert? On ne sait pas. En tout cas, il n'a pas gémi, pas pleuré, pas même fermé les yeux. J'ai eu le temps de le caresser juste avant. C'est le premier chien qui meurt sous mes yeux. La mort est silencieuse, elle prend la vie comme ça, sans état d'âme. Après, il ne reste plus aux survivants d'égrener la litanie des Hier encore.
Hier encore, il attendait mon retour au portail, réchauffant ses vieux os au dernier soleil. Hier encore, il venait quémander sa part de biscuits au chocolat, aussi gourmand que moi et peut-être, oui vous avez raison, mal élevé sur ce point (il ne se serait pas permis ça avec son maître). Hier encore, de sa tête, il repoussait sans ménagement Ulysse caressé, faisant valoir son droit d'aînesse. Hier encore, il faisait une promenade quotidienne. Certes, plus lentement, moins loin. Hier encore... mais l'après-midi, il s'est couché pour ne plus se relever avec une espèce de mauvaise toux. L. est arrivé pour apprendre la nouvelle en même temps que pour aider son père à transporter le corps chez le véto (pourquoi je ressasse tous ces détails? pourquoi pas un éloge funèbre à la deuxième personne? pourquoi?)
Après, vient le temps des Tu te souviens quand... Quand il est arrivé ici, mini labrador aux pattes de yéti, déjà... toujours une balle dans la gueule, un merveilleux goal notre Omer, le seul footeux de la famille, bizarre d'ailleurs. On feuillette les albums, comme pour un enfant, les photos de ses premiers mois très nombreuses: avec L. enfant, dans la neige, à l'école d'Agility avec D., au bord de la piscine de M., et de plus en plus rares. Les dernières sont plus douloureuses encore, comme la fin d'un très bon livre.
Pourquoi ce besoin d'écrire ici ce qui devrait rester dans la spère du privé? Pourquoi? J'en sais rien, il me semble que j'en ai besoin, que ça donne un sens à sa vie de chien. Il me manque terriblement.
Tags : hier, temps, vie, chien, enfant
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Commentaires
@Sarasvati
oh... je viens de trouver ton message: merci mon amie (qui me manque), tu as raison, une belle vie et une mort douce, il faut que je me dise ça, mais quand même c'est mal foutu cette histoire, que nos compagnons aient une vie si courte par rapport à nous...
3Claude (de Paris)Samedi 17 Décembre 2011 à 10:42Et bien si ! C'est toujours triste, le départ d'un animal familier. Mon chat était égoïste, mal élevé, encombrant et parfois grincheux, mais il m'aimait, j'en suis sûre, et moi tout autant ! 20 ans de vie commune, reccord absolu de cohabitation heureuse !
Une pensée donc, émue, pour Omer, qui a eu la chance de partir avec une dernière caresse et peut être même un gout de chocolat sur la langue...
Claude
4D3Samedi 17 Décembre 2011 à 18:40'apprends seulement a l'instant (en meme temps que le retour de la lumière ,,,,voir tempete ) !!! ça me rappelle une autre mort ,sous mes yeux ,tout doucement ,d'un tout blanc ,cousin aux poils plus longs,me laissant si désemparée,et la tristesse comm"e une présence palpable ,a l'interieur ,,,,,,,,Je suis toute proche ,Mel ,et je réalise combien j'aimerais etre près de vous ,"en vrai visible ", Il n'est plus la ,;mais comme il a été heureux !!!!
Merci à tous pour tous vos messages chaleureux: je retiens ce qu'il faut retenir: les moments de bonheur... mais cette absence si présente encore, son nom qui passe mes lèvres pour appeler l'autre, le pauvre, qui la ressent aussi à sa manière... ses places préférées dans la maison, ses promenades préférées...
7G comme KrishnaMercredi 21 Décembre 2011 à 17:34Que dire? Si non compatir à la douleur que peut nous laisser la perte d'un être cher, qu'il ait vecu à quatre pattes ou debout. Cette mort supplémentaire me rappelle un petit poème d'Appolinaire, mise en chanson par Léo Ferré en 1984 :
L'Adieu
J'ai cueilli ce brin de bruyère
L'automne est morte souviens-t'en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps Brin de bruyère
Et souviens-toi que je t'attendsGuillaume Apollinaire
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Vraiment triste pour lui, avec toi... IL a eu une belle vie je pense... et aussi une mort douce