• même un cauchemar s'apprivoise

    même un cauchemar s'apprivoiseMême un cauchemar s’apprivoise

     

    Calmer d’abord les battements de son cœur en respirant abdominalement et amplement. Chasser la nature – bouffées d’angoisse, idées morbides- , faire confiance à l’artifice, l’artificieux, l’art – les machines qui font battre le cœur et les livres qui font battre le cœur - connaître les auteurs les plus appropriés en fonction du type de cauchemar – à l’hôpital, service réanimation,  éviter les romanciers, difficile de suivre le fil de l’intrigue quand on veille le fil de vie de quelqu’un qui a failli la perdre, il faut conseiller plutôt les poètes et aux moments calmes Virginia (Woolf) – ça marche, même si parfois il faut revenir dix fois en arrière, une phrase parfois dit quelque chose d’important quelque chose qu’on entend et qu’on comprend. Lire donc, écrire aussi si on peut. Des notes, qui aident plus  à fixer l’attention sur le moment qu’à constituer des bases de travail pour après le cauchemar. Car on espère qu’il y aura un après le cauchemar. Construire des phrases pour ne pas tomber en miettes. Tomber en miettes cependant. Écrire à l’infinitif, de manière impersonnelle. Lire sur l’écran du monitoring : la ligne verte qui fait des « p » tremblés, la ligne bleue avec ses vagues, la jaune enfin avec un tracé beaucoup plus irrégulier : les chiffres pourraient rassurer aussi, pour l’instant on surveille ceux de la tension trop haute qu’on cherche à réduire. Calmer les battements de son cœur. Se répéter un poème sans l’éprouver, sans chercher à le comprendre, juste le répéter comme un mantra. Revenir aux poètes toujours. Construire des phrases qui tiennent debout, horizontales. Coucher des phrases debout. Pour tenir debout à côté du couché. Assis. Apparemment sans queue ni tête,  mais pour ceux qui savent lire si. 


    Désolée pour mon absence mais en ce moment d'autres préoccupations m'appellent ailleurs auprès d'un être cher. 



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  • Commentaires

    1
    D3
    Dimanche 1er Juillet 2012 à 23:47

    Oups! l'art de parler des tremblements de vie ,entraine de sacrées ondes de choc ,,        Emotion! images precises des descriptions   ,,,,            beau texte tragi-beau !


    -il aurait mieux  valu   ne pas avoir a l'ecrire  ,,,,,,,,


    Je ne sais plus qui a dit    ;: <Qand la vie ne tient qu'a un fil ,c'est fou le prix du fil <  


    les cauchemards se démodent,place au temps -léger !                                                            P S      j'aime beaucoup le titre !      

    2
    Me
    Lundi 2 Juillet 2012 à 12:46

    oui, c'est un texte qui n'est plus dans l'air du temps, et qui sera suivi d'un temps plus léger... J'aime bien la citation!

    merci

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