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Le poumon, vous dis-je.
Le poumon droit, pour être précis. Ne siffle pas, sifflote encore moins, mais a du mal à s'emplir. Du coup, après une grippe qui vous cloue au lit cinq jours, on se dit que c'est le moment. Profiter du dégoût de la nourriture, de la cigarette, du café, de la lecture et de l'écriture (sic!), de tout, pour se désemplir de tout ce qui encombre. Les nuits, ni de rêves ni de veilles, mais de fièvres malsaines. Oui, le bon moment, quand on est encore sans force, d'agir sur, d'avoir un semblant de maîtrise sur, bref arrêter de fumer. Facile au début, surtout avec l'angoisse de. On fait semblant d'apprivoiser la mort -même pas peur- de jouer avec elle mais on sait qu'on fanfaronne. Quand la radiologue dit que ce n'est pas un cancer du poumon, mais une belle infection, et que ce n'est pas une raison pour sourire, qu'il faut prendre ça au sérieux, on rentre son sourire à l'intérieur, on tente de redevenir digne.
Pneumonie, dix jours d'antibiotiques. "Considérez-vous comme malade", a dit le médecin. Grosse fatigue et le manque qui commence à se faire sentir (douzième jour de sevrage). On a des granules à prendre en cas de besoin. Cinq granules sous la langue pour la désaccoutumance. Pour l'irritabilité. Pour la frustration et l'envie de manger. Parfois on hésite entre l'irritabilité et la frustration. En revanche pas de granule contre le manque d'inspiration. Normal, le poumon n'inspire plus à fond, le poumon vous dis-je.
Tags : poumon, jour, dix, granule, prendre
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Commentaires
3ShantiJeudi 3 Mars 2011 à 13:17Allez tiens bon, et rétablis-toi vite... Je sais ce qu'il te faut, écrire une petite lettre bien remplie, à une amie...
5JlucbVendredi 4 Mars 2011 à 14:14
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Des milliers de baisers pleins d'amour pour remplir ton poumon...