Un jour, le Nord se serait perdu. Quelqu'un l'aurait trouvé, cloué sur une porte du Sud. N'aurait plus jamais bougé le Nord alors petit à petit se serait rouillé. N'aurait pas déprimé, persiennes toujours fermées, serait devenu un peu commère, toujours un oeil sur la rue. En aurait connu des générations de chats, et de petits d'hommes, de minots devenus cacous ou cagoles, s'escagassant juste en-dessous ou s'esclaffant pour un rien, parlant toujours très fort. Au début, ça l'aurait gêné, le Nord, et puis de longue, il s'y serait habitué à leur parler, avé le soleil qui tape sur la langue. Lui, il aurait écouté, il aurait appris, souri et bombé le torse quand un touriste l'aurait pris en photo, comme un du coin. Comme sa voisine, cette snobinarde de mosaïque blanche comme un linceul, avec le numéro de la rue bleu, entourée de rameaux d'olivier. D'un ringard...

Un jour, cependant, une remarque l'aurait laissé songeur: "Ah, ah, on ne trouve le Nord que dans le Sud". Il en serait encore tout escagassé....