• Justin

     

    Justin

    Justin Sujet n'a rien construit aujourd'hui, à part quelques phrases, et encore, bancales et kilométrales. Jouant les papillons, il s'est posé sur de belles fleurs qui ont pour noms Quart Livre, Naissance d'un pont et Va-t'en va-t'en c'est mieux pour tout le monde. Papillon pensant, Justin Sujet s'est dit que Pantagruel jouait bien le jeu de Rabelais et qu'il irait bien lui aussi faire la guerre aux Andouilles s'il était moins paresseux. Moins paresseux, Justin finirait bien la construction du pont pour rejoindre Maylis de Kerangal, qu'il trouve très belle écrivaine. Au lieu de ça, il boit du Coca en écoutant Nina Simone, Billie Holiday ou Thalia Zedek, Titi Robin ou Alfred Deller. Ça, c'est la faute à Christophe Grossi qui dans son récit n'arrête pas de le narguer avec des titres ou des musiciens qu'il ne connaît pas. Et puis c'est aussi sa faute s'il s'amuse à traduire des textes trop beaux en anglais et que ça tient pas la route quand ça se retrouve en français. Non, la traduction c'est la faute de Justin Sujet qu'était pourtant bon en version avant... Alors pour la peine, Justin Sujet ne prendra même pas la peine de retranscrire un extrait de son roman qu'il essaie de faire tenir encore jusqu'à demain, mais au-delà ce sera dur.

    Justin Sujet s'aperçoit avec effroi qu'il n'a fait que papillonner et qu'à cette heure, n'a toujours pas trouvé de sujet pour son billet. Il consulte ses mails et bonheur, Fil lui a envoyé ses dernières photos:  un beau papillon sur de belles fleurs. Ce sera l'image du jour. Le sujet viendra, suivi du verbe et des compléments. Pas de phrases d'un kilomètre, se dit-il.

    " Danse-moi, jusqu'à ta beauté avec un violon qui brûle, incandescent, en flammes, Danse-moi à travers la panique jusqu'à ce que je sois en sécurité" , écrit-il sans conviction. Il préfère ne pas traduire "Dance me to the end of love" (à écouter dans la très belle version de Thalia Zedek) et puis aussi laisser le poème de John Dowland (1563-1626) en anglais (à écouter chanté par Alfred Deller):

    Lachrimae Antiquae Flow my teares fall from your springs, Exilde for ever: let me morne Where nights black bird hir sad infamy sings, There let me live forlone...



    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    ChG.
    Jeudi 25 Août 2011 à 22:05

    beau Sujet d'étude, merci encore une fois (suis bien entouré ma foi).

    Et promis, je n'écouterai pas aux portes quand vous aurez retrouvé les mots des mômes, la peau des paumes et l'étau des tomes.

    ChG

    2
    domenico
    Jeudi 25 Août 2011 à 22:44

    "Il y a un proverbe chinois qui ne dit rien.Il m'arrive de le citer quand je n'ai rien a dire "".


    Geluck


    Alors ,pas ce soir,,parce-que j'aime beaucoup ,beaucoup ,Justin Sujet ,,,,,,,,,,,,,,,,

    3
    Vendredi 26 Août 2011 à 09:18

    Justin a raison de papillonner

    4
    mel13 Profil de mel13
    Vendredi 26 Août 2011 à 11:28

    @ ChG: Joli, joli, "les mots des mômes, la peau des paumes et l'étau des tomes", la porte vous sera toujours grand ouverte

    @  Domenico: Justin Sujet est très heureux de vous avoir plu et a bien apprécié la citation; il serait bien venu vous le dire lui-même s'il était moins papillon...

    @ Lautreje: Lui dirai quand il aura fini de butiner (aujourd'hui il se prend pour une abeille) il sera très content de ce que tu dis, il en fera son miel.

    5
    Samedi 27 Août 2011 à 15:23

    "phrases d'un kilomètre" je pense à Proust ?? j'aime bien les hésitations du papillon Justin Sujet

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :