• deux airs de rien

     

    deux airs de rienCette journée a déroulé la rencontre fortuite d’un hérisson matinal et d’un matin en boule jusqu’à la plongée médusée entre deux airs de rien. Entre les deux, apprendre la mort d’une voix. L’entendre encore ce soir.

     deux airs de rien

    Elle dit : « Ton chant était très beau, le plus beau que j’aie entendu avec celui des oiseaux. Nous, les femmes, nous avons ri parce que nous étions heureuses et que tu nous chantais une vraie histoire, comme nous les aimons. Une histoire d’enfant malheureux. »

                « Tu es le plus grand aède de la Grèce, dit Constance, jusqu’ici nous te respections, en t’écoutant nous avons appris à t’aimer. Notre peuple a parmi ses traditions une sentence qui dit : L’homme pense et la Déesse rit. C’est ce rire qui nous a pris tout à l’heure quand tu nous a montré comment tu n’as cessé de chercher et de dresser des plans pour tomber plus sûrement dans le piège des oracles. Tu t’es arrangé pour faire de ton destin le drame de Thèbes, une affaire d’État, l’histoire terrible d’un roi et d’une reine alors que ce n’était, comme l’a dit Mélanée, que l’histoire d’un enfant malheureux. Tu es aveugle, c’est vrai, mais tu es aussi un homme qui sait faire jaillir la beauté de ses mains, tu es aède et tu as près de toi Antigone.

     

    Henry BAUCHAU, Œdipe sur la route, Actes Sud, 1990.

     


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