• L'autruche a mal aux cervicales et vous savez combien de cervicales ça a une autruche? Elle a mal ailleurs aussi l'autruche mais elle sait pas vraiment où. Elle a pas vraiment mal, d'ailleurs, l'autruche. Mais elle a acheté des guimauves à l'ancienne et c'est mauvais signe. Pourtant, elle a vécu de bonnes choses, ces derniers jours. Et vu de belles personnes, des vraies. Car elle est sortie de son zoo, l'autruche. Ces trois derniers jours.
    Nîmes, déménagement de sa nièce. Elle l'a entendue jouer de la basse pour la première fois en dégustant les madeleines et les macarons préparés par sa mère (la soeur de l'autruche donc) en compagnie de deux de ses amis qui viennent de faire un tour du monde et de son cousin (le fils de l'autruche donc). L'autruche a trouvé que l'appartement semblait déjà bien habité et elle a pris quelques photos. C'était une belle journée, mardi.
    Mercredi, elle avait rendez-vous à Marseille avec deux très chères amies qu'elle n'avait pas vues depuis longtemps. Après le restaurant, elles sont allées chez Anne, à la cité radieuse, la bien nommée par Le Corbusier. C'était la première fois et Anne leur a fait une visite guidée de l'immeuble - des lampadaires champignons de Xénakis jusqu'à la terrasse du neuvième(?) étage malheureusement en travaux- en leur expliquant tout, chaleureusement: "Prof un jour, prof toujours" leur a t-elle dit, leur ancienne prof de fac. Mais surtout, elle leur a fait visiter son merveilleux appartement; elle leur a montré de la fenêtre une vieille bastide, La Braguelonne (à vérifier, car l'autruche n'a pas une mémoire d'éléphant) qui figure dans l'un de ses romans et où elle prend ses cours de clavecin, et puis des barres d'immeubles des années cinquante (?) appelés "La Cravache", en leur expliquant pourquoi. Mais elles étaient venues pour toute autre chose, le clou de la journée. Elle a refermé, son appartement pour les emmener dans un autre appartement, son salon de musique. Le long couloir sombre dont seules les portes aux couleurs vives -codifiées et inchangeables pour respecter l'esthétique de Le Corbusier- sont éclairées, mystérieux et cinématographique rappelait à l'autruche un film où toutes les portes s'ouvrent les unes après les autres avec des acteurs qui entrent et qui sortent... L'autruche cherche en vain dans sa mémoire, le titre de ce film, d'Hitchcock peut-être, mais elle n'a plus sa mémoire d'éléphant. Bref, dans le salon de musique, elles virent enfin la merveille dont Anne leur avait dit tant de merveilles: son clavecin... Mieux, elle leur joua "Les Barricades mistérieuses" de Couperin. L'autruche était aux anges. Son amie aussi. Dans la voiture, sous la pluie, qui les ramenait à Aix (la voiture pas la pluie), elles se sont raconté tout ce qu'elles avaient en retard. Elles ont parlé de livres, de films, de théâtre. L'autruche ne se sentait plus du tout autruche. Hier, elle est allée au cinéma avec son fils. Et puis ce matin, elle est rentrée au zoo. Elle ne sait pas où elle a mal mais elle a acheté des guimauves à l'ancienne et c'est pas bon signe.

    le clavecin d'anne

    la basse de Chloé


     

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  • L'heure du spleen du dernier soir du dernier jour de la semaine où les autruches refusent de lire le mot lundi, mais aussi collège, élèves, cours... Alors l'autruche s'étourdit de mots lus, d'images -instantanés ou mobiles- sur des écrans qui font écran au sien. Et puis elle culpabilise, l'autruche. Au lieu de regarder les beaux oeufs de ses copines, elle pourrait pondre le sien, le couver, le bichonner. Mais l'autruche ne bichonne que son spleen du dimanche soir et continue à surfer sur la blogosphère. Elle a mal à son long cou, l'autruche, elle qui l'avait si souple... Elle a pris la résolution de reprendre ses séances quotidiennes de yoga, l'autruche, avant d'aller au collège, histoire de pouvoir tenir plus longtemps la tête dans le sable. L'ours de l'autruche regarde un reportage sur les chiens de traineau à la télé. Elle jette un oeil sur l'écran et se dit qu'elle essaierait bien un jour une course en chiens de traîneau dans la neige. 
    Sourire de l'autruche. Soudain.
    Elle a encore une semaine de vacances... 


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  • Qui n'a pas eu son petit épisode neigeux?  Vous en êtes au combientième,vous? Cette neige qui tombe ça doit cacher quelque chose. Qui est-ce qui a rétabli le décret autorisant la neige à tomber en février?choses lues

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  • De la disparition ou de l'effacement. Entre les deux, aucun choix viable. Les deux insoutenables. Différemment. L'une brutale et merveilleuse, l'autre banal et insidieux.
    Réveillée par un rêve qui ne me laisse que ces deux mots.

    Prise en flagrant délit de mensonge: la première chose que je vois n'est pas le ciel de ma fenêtre mais les volets fermés. Rafales de vent entendues à travers double vitrage. Vent violent donc. Force 5 sur l'échelle des émotions. Expulsée du lit à cinq heures du matin, je me hâte de lire "L'Expulsé" de Beckett. Entre expulsion du lit et impulsion de lire, chaud et froid, café brûlant. Après la lecture de la nouvelle de Beckett - force 5 puissance "n"- chatouilles à la plume de Chrétien de Troyes avec Énide qui joue avec son épervier. Prise de plume alors pour écrire une carte d'anniversaire. Déception. Sur la carte, ce ne sont pas de vraies plumes... Je lâche la mienne.

    Devinettes: entre une nouvelle vague de froid et un vague à l'âme, quelle vague? Entre une question et une réponse, quelle différence? La forme du point? Quelle différence entre la danseuse qui casse ses pointes neuves et le lecteur qui casse son livre neuf? Aucune, l'une casse ses chaussons pour les rendre plus souples, l'autre casse son livre pour le rendre plus souple. Les deux outils vieillis prématurément pour mieux faire résonner la musique.

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  • Et sans ciel
    Que ferions-nous?
    Et sans ciel
    Où tordre le cou?
    Et sans ciel
    Englués dans la boue
    Et sans ciel
    Jusqu'au bout
    Essentiel,
    ce froid de canard...ciel froid de canard, ce mercredi 10 février 

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