•  mission g-acNouvelle (et dernière de l’année) mission – démission d’un stagiaire Je me demande comment ai pu tenir aussi longtemps – nouveau collège – nouveaux élèves en fin d’année- nouvelle ville avec un nom en -ac– suivre les indications – au rond-point prendre à droite, tout droit jusqu’au feu, la poste à gauche et supermarché Dia à droite, tourner à gauche, le collège Le petit prince trois-cents mètres un peu plus bas sur la gauche- garer ombre sur la voiture- odeur forte âcre du pétrole- raffiné non loin – étang de Berre et mer non loin non plus- interphone- montrer patte blanche de professeur TZR attendu comme le Messie  - dit le principal moi bafouillant ouh là  - visite du collège aux murs roses et hublots ronds- Bateau ? Mi-bateau, mi-avion, me répond-on, proximité étang aéroport Marignane –emploi du temps, listings, trombinoscopes- musique méconnaissable très forte – myriade d’élèves soudain dans les couloirs – de nouveau musique remplaçant sonnerie horrible intercours – repartir en sens inverse -  repérer trajet Maison carrée – mas bleu- des noms et des bâtiments sans prétention- des maisons au soleil- panneau bleu de l’autoroute- quarante kilomètres avant maison



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  • lumière en cheveux


    Sortie de la douche, la lumière en cheveux change jusqu'à la perception du bleu et du vert.




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  • nains #1

    Sur le plateau, un comédien assis sur un banc dans la posture du Penseur de Rodin devant un nain de jardin. Un temps assez long. Entrée fond de scène d’un deuxième comédien qui regarde le premier abîmé dans ses pensées. Le deuxième finit par s’asseoir à côté du premier.







    -       Ça va ?

    -      

    -       Ça va pas ?

    -      

    -       C’est à cause d’hier ?

    -      

    -       Oh ! Y a quelqu’un ?

    -       Chut !

    -       Excuse-moi de troubler ton tête-à-tête avec toi même. Je pensais que la visite d’un ami aurait pu t’apporter un peu de réconfort, mais…

    -       Jamais tu la boucles ? Écoute et apprends.

    -        ???...

    Un temps assez long, toujours devant le nain de jardin. Le premier comédien sort petit à petit de la posture du Penseur renfrogné et commence à se redresser et à sourire. Le deuxième, interloqué observe tour à tour le nain de jardin et son ami. Ce dernier prend la parole.

    -       Tu as entendu ?

    -       Non. Attends, ne me dis pas que tu entends des voix. Si ?

    -       Pas des voix. Sa voix.

    -       Arrête un peu de déconner. C’est à cause de la critique de ta performance d’hier soir ? Il ne faut pas prendre au pied de la lettre tout ce que disent les journalistes. Celui-là est particulièrement vicelard…

    -       Bien au contraire ; je suis tout à fait d’accord avec lui : j’aurais beaucoup à apprendre des nains de jardin, quant à mon jeu.

    -       Ne te vexe pas mais je trouve que ton nain de jardin, il n’a pas tellement plus qu’une expression à son actif. Allez, bouge-toi, il faut te remettre au travail. D’ailleurs, j’ai apporté quelques modifications à la pièce.

    -       Mais tu ne comprends pas ? C’est eux qui doivent jouer ta pièce, pas moi.

    -       Qui ?

    -       Les nains sauvages, enfin… Tu n’as pas entendu ce qu’il disait ?

    -       Qui ? Simplet ?

    -       C’est plus simple d’appeler simplet ce qui est singulier, n’est-ce-pas ? Pour ma part, j’ai choisi : je dois chercher en moi le nain sauvage. Avant d’être un nain de jardin, lui aussi a été un nain sauvage.

    [...]

     


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  • Fouillant et relisant d'anciens textes (sans projet précis, sauf peut-être poursuivre un commencement ou jeter des choses irrécupérables) je tombe sur une vieille nouvelle "Les bibliophages" aussi risible qu'insipide mais dont le début étrange peut-être... Je résiste à l'envie de le réécrire et le livre tel quel.

    relire les bibliophages

     

                Et c’est exactement ainsi que les choses se passèrent.

    Le choc fut aussi brutal que frontal. La pile de livres se déversa, se mélangea dans un murmure de mots sortis de leurs gonds de papier. A la bibliothèque, ce fut soudain le silence. Un ange, sorti de son sommeil, battit des paupières et fit ce qu’il avait à faire : passer l’espace d’un instant devant le couple accroupi au milieu des livres. Leurs voix résonnèrent en même temps : « Euh, pardon, excusez-moi ». L’ange, enfoui sous la couette, avait repris son rêve. Les mains de l’homme saisirent Michel Quint, Pierre Péju et Jean-Philippe Toussaint, tandis que celles de la femme s’emparaient à la hâte de Laurie Colwin, Perec…





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  • les canards et le mirador Qui se mire dans la mer de Berre ? Qui vive à Miramaris ? Peut-être bien, les trois canards de Miramas, à deux pattes palmées de Miramaris. Point de mer, mais plan d’eau. Point le soleil avant le vent. Plan de classe, plan de cours. Marris, les élèves de Miramaris, marre des cours à deux pas pressés de la mare aux canards !

     À sept heures, d’or liquide semble l’eau qui songe. Songe l’eau qui semble. À cette heure, dorment encore les élèves sur les cahiers. Un participe passé s’approche d’un sujet qui ne lui accorde même pas un regard.  Accords et désaccords, d’or l’eau qui ne dort plus,  do l’enfant d’eau dormira-t-il bientôt ? Mira dort à Miramaris. Prends garde au mirador, le guetteur ne dort pas : il trace des signes avec sa craie, flèche une carte sans trésor. Le trésor est au fond de la mer de Miramaris, disent les canards. Le soleil  dort au fond de la mare. Le vent s’est levé en même temps que ses paupières. Où sont les canards de Miramaris ?




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