• à peine été

    à peine été"Éloge funèbre de l'été 2011, prononcé par Marguerite de Bonpied-Souterre, l'une de ses amies très chères."

    Ne nous attristons pas, du moins pas plus que nécessaire. Quelle que soit la chose qui s'achève, elle s'accompagne du début d'une autre, je devrais dire laisse place à autre chose. Et de plus vivant parfois. Sauf pour la vie ou le monde. (Petit rire) On imagine mal en effet le début de la mort ou le début d'un autre monde après la fin de celui-ci. C'est pourquoi, réjouissons-nous, l'automne par ici est très beau, il se pare de très belles couleurs qui vont des rouges les plus vifs jusqu'au mordoré le plus, le plus... mort? (Sanglots convulsifs)

    Pardonnez-moi, je n'aime que le doré vivant, des cheveux blonds des champs de blé jusqu'aux peaux halées des méditerranéens... Hum, hum, pardon je m'égare. Ce que je voulais dire (ton féroce) c'est que je déteste l'automne, la rentrée des classes et les chaussettes. Mais nous sommes  tous assemblés ici pour célébrer notre ami l'été et ses filles les vacances, trop tôt disparus, balayés comme de vulgaires fétus de paille par ce terrible mistral, vendredi dernier. À peine a-t-il été, l'été, qu'il était déjà parti ailleurs, incapable de tenir en place. (nouvelle crise de pleurs)

    Certes, tu n'étais pas très beau: un peu court sur pattes, le front soucieux, les nuages gris de tes ennuis financiers obscursissant souvent le ciel de tes pensées... Oui, tu étais souvent ombrageux ces derniers temps avec la crise et tout et tout. Parfois orageux même. Mais je me souviens aussi de ton visage radieux le jour où ton fils Juillet t'a annoncé sa réussite au Bac: pleurs de joie ou champagne, tu en as versé des litres et des litres... Toi au moins, tu n'avais pas la sècheresse de coeur de ton prédécesseur, le printemps. Tu as su résister aux médisances des gens du Nord, du Centre, de l'Est, de l'Ouest, qui te reprochaient un manque de chaleur. Certains même t'ont accusé d'imposture - tu n'aurais pas été un véritable été mais une Toussaint déguisée - n'importe quoi. Nous, les Sudistes, nous te connaissions bien et savions bien que tu n'étais pas un chien, ni cynique, ni caniculaire. Certes, tu n'étais pas un "super été" avec des "super pouvoirs" comme les "super héros" mais au moins tu n'avais pas de costume ridicule ni l'obligation de venir là où l'on t'appelait. Tu étais libre comme le vent qui t'a tué. Nous ne t'oublierons jamais.





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  • Commentaires

    1
    Lundi 29 Août 2011 à 07:46

    amusant... nous sommes sur la même longueur d'onde... j'aime beacoup "tu étais libre comme le vent qui t'a tué", belle rentrée à toi !

    2
    domenico
    Lundi 29 Août 2011 à 17:28

    Chere Margueritte ,c'est un éloge funèbre (ou un meurtre qui n'ose pas dire son nom ) CAR,l'ETE est loin d'etre mort ,il demande a vivre pleinement les quelques 23jours qui lui restent ,bien sur ,les vacances seront ds la rubrique souvenirs ,mais pas lui !


    Bien sur ,il a pris de droles (ou pas droles ) ,de tronches ,cette année ; mais c'est notre ETE ; doux ou violent ,il est a nous ,nous les chanceux-"tempérés ;                                           Ces élucubrations ,juste pour que Margueritte ,Jean ,ou Pierre ou Paul continuent a écrire ,,,,MIAM !!!! dégustation !

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