• vous dire

         Photo de Philippe Marc, Beauduc, 29 août 2012

    Vous dire qu’il existe le bout du vent, le bout de mer, le bout de sable sur lequel j’ai posé ma cabane. Vous dire que toutes les fenêtres donnent sur la mer, quatre murs et trois vues sur la mer. Vous dire qu’ici c’est le soleil qui tourne autour de ma maison, qui entre sans frapper, qui s’assied à ma table boire le café le matin, le thé plus tard, et la nuit c’est la lune pour des libations plus fortes et plus subtiles. Vous dire que souvent la musique se prête à la danse. Vous dire que nous fûmes nombreux à danser sous la lune bleue – qui est le nom de la pleine lune quand il y en a deux dans le même mois – et qu’ici tout au bout de la terre aussi -vous dire ou plutôt vous le chanter – nous chantions beaucoup avant le feu – vous dire et puis me taire

     

    vous dire

         Photo Philippe Marc


     

    vous dire

     

    Merci Philippe pour les flamants (plus rares que roses ce jour-là)

     

    vous dire

     

    vous dire

     

    vous dire

    c'est la seule photo qui ne soit pas de Philippe, merci de me l'avoir améliorée...


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  • lignes

     

    lignes


    Lignes courbes ou lignes droites, lignes qui jamais ne se rencontrent, lignes parallèles donc, ligne de vie croisant ligne de chance ou ligne de cœur et pourquoi pas ligne de foie– qui connaît le nom des lignes de ta main ? leurs sillons tracés du bout de mes doigts  comme ces traces laissées par les pneus sur le sable… et sur lesquelles on met sa propre trace pour ne pas s’enliser

     

    lignes


    Lignes, lignées, lignages

    Lignes des horizons à respirer l’infini, des vastes espaces sur lesquels dévalent les rêves

    Aller à la ligne de flottaison

     

    lignes


    Lignes qui dansent quand les yeux ont trop lu, trop écrit, trop vu

    Pêcher à la ligne de mire

    Lignes des rayons de bibliothèque – rayonnent-ils ?

    Vous me ferez 100 lignes « je ne dois plus rêvasser, les vacances se terminent » - Vraiment 100 lignes ? Je croyais que… 100 lignes !

    Arrêtez-vous à la ligne de feu – même s’il est vert ?

     

    lignes

                              (Venelles, 17h45)

    Lignes rouges à franchir pour s’affranchir de l’infranchissable

    Ligne haricot vert à garder ou à recouvrer sinon trouver vêtements aux lignes amples

    Lignes que forment et déforment les flamants roses quand ils reviennent

    Ligne à haute tension  plutôt que 2 de tension

    Savoir lire entre les lignes, pleurer/rire entre les lignes ou prendre la ligne de fuite

    Point à la ligne

     

    lignes

    Toutes les photos (sauf la cinquième) ont été prises à Beauduc le 29/08/12

     

    lignes


    au bout de la ligne...

     


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  • cadrages

     

    Il faut vraiment que tu apprennes à cadrer, me dit-il. Bien sûr, je réponds, quand j’aurai le temps. Peut-être n’en ai-je pas vraiment envie, je pense.  Je reconnais que mes photos ne sont pas souvent (bien) cadrées, prises trop vite, même quand on veut que la ligne de la mer de la carte postale coïncide avec la ligne de la vraie mer et que cette ligne même ne cesse de bouger.

    cadrages


    Hier, donc, je suis allée à la mer avec l’ami photographe au lieu de travailler à mon vase (espère toujours que Nuit me viendra en aide, me rêvera, mais Nuit s’amuse) pour faire images avec jouets et cartes postales. Et nager, aussi. Bien nous en a pris, car ciel couvert et fin août signifient moins de touristes, qui plus est dans cette calanque. Après bain rapide et vagues moqueuses  et chahuteuses (chute cocasse sur les pieds d’un monsieur prévoyant fin canicule + retour mauvais temps avec un grand sourire partagé) ai joué avec mes jouets.

    cadrages


    Ce qui m’intéresse, c’est justement ce qui devrait rester hors-champ car ne prétends pas faire de belles photos, encore moins des jolies (le joli étant l’ennemi du beau comme le mieux est l’ennemi du bien, ce qui ne veut strictement rien dire mais c’est pour faire une parenthèse dans ce billet qui se donne des airs un peu trop sérieux).  Je ne suis pas photographe, contrairement à lui. En fait, les images engendrent d’autres images. Entre les deux il y a les mots. Lui, ses photos sont si belles qu’elles racontent une histoire sans avoir besoin des mots.

    cadrages


    Alors, hier, j’avais l’air de m’amuser avec mes Playmobil et mes cartes postales, mais je travaillais. Pour tout dire, je travaillais même à mon vase, cherchant des images décadrées, décentrées, décalées (non, je ne vous dirai pas le thème proposé par Brigitte Célérier pour notre échange des Vases communicants) et surtout images me proposant autre chose que ce que je cherche. Pour cela, Hasard a pris les traits d’un homme à quatre pattes à l’arrière-plan de la femme des années 50 qui enlève son haut : il essaie de remonter sur le rocher, les vagues beaucoup plus agressives. Coïncidence est cette dame en maillot bleu qui souriait goguenarde quand je plaçais mes jouets sur le rocher : sans le savoir (ni elle, ni moi) elle donne l’échelle et la perspective qui manquaient à la photo.

    cadrages


    C’est une bonne idée de prendre le petit bateau jaune si haut, et de donner tant d’importance à la mer, mais tu aurais pu quand même cadré avec un peu plus de ciel. Mais, enfin… C’est la mer qui est intéressante avec le petit bateau jaune, comme le petit bout de serviette jaune de la baigneuse Playmobil, comme le petit pan de mur jaune…

    cadrages


    Et celle-là, non, elle est pas bien cadrée ? (à ce stade du texte, il me vient un jeu de mots aussi facile que déplacé –décadré ? – mais je vous en fais grâce…)

    cadrages


     

     

     

     

     

     

     

     

    la 4e photo, cadrée (et belle) est de Philippe Marc: elle a été prise l'été dernier en Camargue.

     


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  • esthétique des ruines

     

    esthétique des ruines

    esthétique des ruines


    Qu’est-ce qui se passe ? Que se passe-t-il dans ce lieu de passage ?  Ri1 –écrit en rose témoigne cependant d’un passage de néo-nihilistes véhiculés – car dans ce virage d’une route très empruntée il est rare de s’arrêter sinon pour un besoin urgent. Alors qu’est-ce qui se passe ? Il se passe rien. Rien ne passe. Ni personne. Sauf une passante égarée aujourd’hui avec son chien.  Qui passait souvent en voiture, sans s’arrêter – un jour, sur la même route un peu plus loin de l’autre côté de la route, elle avait voulu prendre en photo une buse facétieuse – mais aujourd’hui, elle s’arrête.

    esthétique des ruinesQui passe ? Elle et son œil  par la fenêtre et le ciel  sur la maison. Qui pousse dans la cuisine ? Un arbre – la passante romanesque construit le roman du poivrier né d’un grain de poivre tombé par hasard sur la terre battue de la cuisine de Margot – la passante ne connaît rien à la botanique. Qui passe ? Elle et le temps qui font leur tour. L’un gagne toujours un nouveau tour gratuit. Elle lève les yeux au ciel. Qu’est-ce qui passe ? Un avion, comme une araignée au plafond. Une qui passera plus, c’est la carcasse de voiture qui sert de pot de fleur à des plantes qui s’y plaisent. Et alors qu’est-ce qui se passe ? Ri1 on vous l’a dit, écrit rose sur ocre, et pourquoi passerait-il quelque chose ? 

    esthétique des ruines


    esthétique des ruines


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  • ta peauC’est un mélange d’effluves assez subtil : la vanille n’a pas réussi à masquer complètement l’odeur du sel et du soleil méditerranéens. On décèle également une note de fleurs de cerisier. Tenter une percée ? Non, beaucoup trop d’agitation en bas. Je poursuis l’exploration vers le nord et survole en rase-mottes la région centrale du territoire mais que se passe-t-il ? L’air est instable, une immense masse noire apparaît, je suis obligé de changer de cap.

    La nuit est redevenue calme. La lune éclaire mon terrain de chasse. J’amorce la descente. C’est une peau mature, stade 4, soignée au demeurant. Le parfum de la crème de nuit est assez fort : je décèle de l’acide glycolique, de l’huile de soja et du germe de blé. Je m’approche prudemment de l’embouchure. L’odeur mentholée du dentifrice se mêle à celle puissante du cacao – à vue de nez 86 % minimum, j’en salive d’avance – le prélèvement devrait être facile et rapide. Il me faut ce sang. Horreur ! L’énorme masse fond sur moi ! Les cinq doigts de la main du sujet mal réveillé – maintenant j’en suis sûr – me traquent sans relâche. Sans coordination aussi heureusement ! Je m’échappe par l’Est mais je reviendrai. J’ai toute la nuit pour cela ! J’aurai ta peau !



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