• onze verbes autobiographiquesOnze, parce que deux mille onze c'est un peu trop et puis aussi parce que cela m'est venu pendant les trois minutes de brossage des dents et même à supposer possible la pensée d'un verbe par seconde, on serait encore loin du compte. D'autre part, je n'ai pas le temps de rédiger un long billet et onze verbes pour faire le bilan de cette année seront amplement suffisants. Pour aller plus vite, je m'autorise à me dispenser des compléments (j'allais écrire compliments, signe de modestie ou de sénilité- à voir et à surveiller), bon cette introduction commençant à prendre des allures de longue promenade et n'ayant pas que cela à faire en ce dernier jour de l'an, allons-y... (ah, une dernière consigne: tous ces verbes sont à conjuguer au passé composé et à la première personne, en commençant par En 2011, ... )

    Perdre / Gagner / Rencontrer/ Arrêter de / Se mettre à/ Échouer/ Réussir/ Écrire / Lire/ Jouer / Oublier

    Comme je suis bonne fille, j'indique quelques compléments (et malicieuse, je les mets dans le désordre et j'ajoute quelques intrus) (et peste, je signale que certains compléments complètent plusieurs fois des verbes différents voire antonymes et que verbes sont à conjuguer à la forme négative: sauras-tu trouver lesquels?). Enfin, on remarquera l'absence de vermillonner verbe que j'adore (et soufflé par V.), mais ne pratiquant pas la chasse...

    Compléments d'objet (direct ou indirect peu importe, ils ne sont peut-être pas si essentiels que ça -élèves qui passez par là, ne lisez pas cela, votre prof. revendique le droit à la contradiction, surtout en vacances): fumer (oui, un verbe peut en compléter ou en cacher un autre, comme l'écran de fumée, mais je m'égare), des kilos (mémoire des chiffres et pudeur m'interdisent d'en révéler le nombre exact), de l'argent, des êtres chers, des êtres qui le sont devenus (chers -suivez un peu! -), l'aquabike, ce maudit concours, rester en vie, des livres (papier et numérique), un chef d'oeuvre (prix Goncourt 2012)...

    onze verbes autobiographiques









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  • cap

    capCap ou pas cap? Pas cap de Bonne- Espérance ni cap Canaille, non cap comme "capable de / pas capable de". Cape Canaveral à la rigueur. Allo, la terre? Ici, Cape Canaveral, vous me recevez? Cabo Canaveral en espagnol, Cap champs de canne en français. Ne ris pas sous cape. De cape et d'épées. Un coup d'épée dans l'eau. Capture d'écran ou capsule spatiale. Me suis réveillée avec ce mot cap, ou pas cap, seulement ça. Pas d'image, ni d'autre mot. Incapable de travailler sur quoi que ce soit en tout cas. Ce n'est pas la fin des vacances, ou la fin de l'année. Non, pas ça. Pas que ça. Plus compliqué. Ne parviens pas à définir précisément le malaise, l'incapacité de construire quelque chose de... construit, d'avoir un cap, net et prècis, peut-être. Envie de m'effilocher, de me désagréger sans pathos, comme ces masses de nuages sous l'effet du mistral. Rien de grave, rien de capital. Cap pour cap, préfèrerais mettre le cap sur le dénommé Canaille. Une des falaises les plus hautes avec Étretat. Voilà ce qu'il y a à retenir - merveilleux Wikipédia- du cap Canaille, tout près d'ici. Plus près que le Cap de Bonne Espérance qui n'est pas le point le plus au sud de l'Afrique, mais le point psychologique à partir duquel on se dit qu'on voyage déjà vers l'Est, vers l'Extrême-Orient... Suspends ton vol sur ces points, tu n'iras pas plus loin. 






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  • crayonné au ContéL'autre jour, constaté que l'on ne se souvenait plus de moi. J'écoutais des candidats du jeu des 1000 euros, par ailleurs brillants...

    .a existe plus.

    Bien sûr que si ça existe! C'est plus Lucien Jeunesse, c'est... comment s'appelle-t-il déjà, je ne sais plus, mais ça existe encore.

    .on, .eux dire, .aisse tomber. .ontinue.

    Des candidats brillants, donc, ils répondaient à toutes les questions sauf la mienne. 

    ?

    Par rapport à mon invention, le crayon de bois. Pourtant j'en ai fait couler de l'encre, si j'ose dire. Enfin, plutôt de la graphite, et encore pas tant que ça. Grâce à mon idée de la mélanger à l'argile... Plus personne ne se souvient qu'à l'époque j'ai sauvé la France. 

    .ien que ça! Fais pas la tête Nicolas, ton crayon, j'm'en sers encore pour mes brouillons ou les bouts de salade coincés dans les dents, mais qu'est-ce que tu veux, tout s'efface -c'est l'intérêt du crayon- tout fout le camp - .rayon .ompris - c'matin en.ore...

    Tu n'as pas un souci d'élocution, toi, aujourd'hui?

    .ustement! à cause de toi, lisais un peu de doc. pour ta bio. et j'allais noter quelque chose lorsque je me suis aperçu que le crayon avait disparu. Je venais de le tailler pointu pourtant. Aussitôt le crayon taillé se tailla. Ah,ah! détends-toi, elle est bonne celle là... Impossible de mettre la main dessus. Juste pour le passage où je raconte comment tu as perdu ton oeil gauche. Frustré, me suis préparé mon frichti de midi. 

    ??? C'est tout? Tu n'expliques rien, là! Tu ne sais même pas raconter la perte de certaines de tes consonnes. J'aurais dû demander à Perec quand il était encore vivant! Quel biographe j'ai choisi là! Dire que je n'ai jamais pensé à mon propre intérêt, je voulais juste qu'on ne m'oublie pas... 

    Arrête de geindre, Conté! Excuse-moi, mais le fait que tu parles d'outre-tombe ne t'autorise pas à adopter envers moi un ton condescendant! Ne t'inquiète pas, ai une .achine à écrire. L'ai trouvée dans une brocante... L'ennui, c'est que les touches se coincent parfois!




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  • ne serait-ce Ne serait-ce que pour ce moment à la mer, ces odeurs, ces ombres à la lisière du bleu et des bruns, aux confins de l'eau, du sable et de l'écume.Ne serait-ce que pour le soleil sous la sieste, sous les paupières aussi. Ne serait-ce que parce qu'il a fait presque chaud sous le manteau (comme on se fait passer de la littérature prohibée sous le manteau). Ne serait-ce que pour la danse de nièce (du père Noël) parodiant celle de ce monsieur si drôle du clip "Lonely Boy". Ne serait-ce que pour fous-rires avec S. quarante ans plus loin, oubliant les paroles qu'on n'aurait jamais cru pouvoir oublier (Bashung) et n'oubliant pas celles qu'on croyait complètement oubliées (Claude François). Ne serait-ce que pour yeux émerveillés du père devant prouesses techniques de cet écran restituant images des petits-enfants prises à la plage devant yeux émerveillés des mêmes petits-enfants devant telle naïveté. Ne serait-ce que pour le haussement de ton et l'injonction de père à mère de ne pas sortir sans rien sur elle déjà que tu as la crève et attraper la mort juste pour aller chercher menthe au jardin pour le thé (et les filles de sourire de ce soin des vieux parents témoignés encore l'un à l'autre après toutes ces années). Ne serait-ce ce thé, avant d'autres jeux (et soeur mauvaise joueuse alors que plutôt l'inverse quarante ans plus loin), avant la soupe aux légumes, avant le départ d'une partie de la famille. Ne serait-ce que tout ce soleil, finalement, on en viendrait à s'étonner de ne plus détester Noël.





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  • habitaclesÀ l'intérieur, il a mis en guise de grigri, un attrape-rêves, ce filet tendu dans un cercle agrémenté de plumes et supposé être fabriqué par les Navajos. Ce doux rêveur est aussi insomniaque et le seul lieu où il parvient à dormir, c'est sa voiture. Des micro-sommeils d'à peine quelques secondes sont le signal de l'arrêt. Peu importe l'endroit où il se rend, travail, dentiste, amis ou famille, dès qu'il sent ses paupières s'abaisser - elles sont si lourdes qu'elles entraînent inévitablement la flexion de la tête en avant, il doit s'arrêter aussi vite que possible sur le bas-côté de la route. 

    Son chien s'ébroue dans la rivière, à l'endroit où le courant est le plus fort. Assis un peu plus loin contre un arbre, il le surveille d'un oeil distrait, le sachant très bon nageur. De temps en temps, il lui lance un bâton et replonge dans son roman. C'est une merveilleuse journée, une merveilleuse clairière, et une histoire tout aussi merveilleuse. Le chien aboie depuis un moment, de manière insistante. Il ne semble pourtant pas en difficulté. Il se lève, ne sachant où poser son livre et avance dans l'eau. De grandes pierre plates forment comme des marches et il retourne son livre ouvert sur l'une d'entre elles, regrettant aussitôt son geste. Pourtant le livre ne subit aucun dommage, il n'est même pas mouillé. Le chien aboie de manière plus virulente. Il s'aperçoit qu'un homme marche vers eux, sans les voir cependant, le visage ensanglanté, les yeux fixes et tendus en avant. En passant à sa hauteur, il aperçoit une petite main accrochée à une chaînette dorée autour de son cou. Il se retourne pour apercevoir l'homme de dos disparaître dans une lumière aveuglante. Il continue d'avancer dans la rivière dans le courant. C'est maintenant une jeune femme qui lui fait face, parée de colliers et de bracelets multicolores. Elle ouvre la bouche sur des dents éclatantes, ses lèvres bougent, s'arrondissent et s'étirent au ralenti, comme dans un film muet. Monsieur, Monsieur, vous m'entendez? Ouvrez les yeux, Monsieur, vous avez eu un accident, Monsieur!

    habitacles

    habitacles


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